Je m'étais dit que j'arrêtais le café du commerce et les analyses politiques à trois francs six sous, que je ne voulais parler que de Paris et d'Environnement. Mais parfois il y a des choses qu'on ne peut pas laisser passer.
Aujourd'hui dans le Monde, les Gracques nous livrent leur "Manifeste pour une gauche moderne". Après moult déclarations d'intention toutes plus jolies les unes que les autres nous expliquant que la gauche défend la veuve et l'orphelin et est pour la justice, les Gracques nous expliquent combien la mondialisation est bénéfique pour l'humanité :"La gauche doit dire haut et fort que la mondialisation est un progrès."
Puis vient ma phrase "préférée" : "La gauche moderne est hostile au discours démagogique du patriotisme
économique, et à toutes les formes de protectionnisme, lequel n'a
apporté au mieux que le déclin, et au pire la guerre."
Le protectionnisme a permis aux Etats-Unis d'en être là où ils en sont, comme le Japon, l'Angleterre et quasiment tous les pays européens. Sans protectionisme, l'agriculture européenne n'existerait plus. Sans un minimum de protection face aux pays émergents qui n'ont pas les mêmes normes sociales et environnementales il n'y aura bientôt plus d'Industrie en Europe.
Se débarasser du protectionnisme pourquoi pas mais uniquement quand les entreprises nationales ont eu le temps de se développer et ont atteint une taille les rendant aptes à aller se mesurer à d'autres. En boxe si un poids-coq débutant rencontre un poids lourds expérimenté sur le ring, il se fait massacrer. On ne voit pas pourquoi en économie ce ne serait pas la même chose.
Lire que la "Gôche" veut se débarasser du protectionnisme et donc se faire l'alliée objective du libéralisme le plus débridé vaut son pesant de cacahuète.
C'est avec ce discours que la Gôche a perdu le vote des classes populaires. Que je sache, les travailleurs n'en ont rien à foutre que la "globalisation" ait permis à certains chinois de gagner des millions de dollars, ce qu'ils veulent eux, c'est ne pas se retrouver au salaire des ouvriers chinois à 1$ par jour.
La globalisation vecteur de progrès ? Pour l'instant c'est surtout la financiarisation du monde qui progresse, le statut de l'ouvrier occidental pas vraiment, il aurait d'ailleurs tendance à se dégrader.
Mais chut, dire cela c'est être un affreux nationalise égoïste et pas généreux avec le tiers-monde.
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